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Yvenou Critiquer - ( aka Yvenou sur Youtube )
6 octobre 2020

Critique #31 : Halloween, la Nuit des Masques : le père des Slashers !

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Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue dans une nouvelle critique. Et pour le mois d'octobre quoi de mieux que le consacrer aux films d'horreurs !? Alors aujourd'hui on va parler de maques, de synthé et évidemment de meurtres. Aujourd'hui on va parler de la Nuit des Masques ou Halloween de John Carpenter !!

 

Pour commencer ce mois spécial film d'épouvantes et d'horreur j'aimerais commencer par le père spirituel du sous-genre du slasher qu'est Halloween. En effet, Halloween sortit en 1978 est le film qui a démocratisé le slasher au cinéma, un genre qui sera très prolifique dans les années 80-90.

Cependant, ce ne sont pas Carpenter et Halloween qui ont inventé les codes spécifiques du slasher qui lui donnent cette saveur toute particulière dans le genre horrifique au cinéma.

On retrouve des traces de ces codes dans deux films sortis dans les années 70, quelques temps avant Halloween, Massacre à la Tronçonneuse et Black Christmas.

Deux films bien différents mais qui se rejoignent dans les nouveaux codes et thèmes qu'ils proposent. Mais c'est bien le chef-d’œuvre de Carpenter qui donnera à ce nouveau sous-genre et ses codes leur renommés. Ainsi Halloween donnera naissance à de nombreux héritiers qui envahiront le cinéma d'horreur pour de nombreuses années.

 

Et avant de réellement commencer la critique du film en lui-même, j'aimerais m'arrêter un moment sur le slasher puisque je ne l'avais pas fait lors de ma critique sur Halloween 2018 (déjà 2 ans) et que je parlerais d'autres slashers ce mois-ci.

Donc, le shasher est comme je le dis depuis quelques lignes un sous-genre du cinéma d'horreur apparu à la fin des années 70 et qui continue encore aujourd'hui avec plus ou moins de succès.

Ce sous-genre a la particularité d'être extrêmement codifié dans un genre (l’horreur) qui est déjà lui-même très codifié, ce qui fait que certaines personnes pourraient avoir du mal avec les slashers puisqu'on retrouve souvent dans ces films beaucoup de similarités qui pourraient être perçues comme des clichés.

Basiquement, les codes principaux du slasher consistent à nous montrer un tueur, qui sera généralement masqué, qui ira tuer des adolescents avec le plus souvent une arme blanche. Évidemment réduire le slasher qu'à cet état de fait est très peu flatteur cependant il s'agit plus d'une toile de fond avec laquelle les réalisateurs doivent travailler pour donner un film original et divertissant.

Et c'est justement qu'arrive celui qu'on appelle le « Big John » avec Halloween.

 

Contrairement à de nombreux slashers, connus ou non, la réalisation et l'écriture ne sont pas confiées ici à des inconnus ou à des débutants dans l'art des films. En effet, en 1978, John Carpenter a déjà réalisé et écrit deux films et cette expérience est notable et très appréciable dans Halloween.

Déjà, on a affaire à une direction d'acteur assez bonne et les membres du casting ne sont pas complètement aux fraises, car il ne faut pas le nier cela arrive dans beaucoup de slashers que les acteurs ne soient pas vraiment aux points.

Ce qui amène également à une autre qualité du film : l'écriture. Carpenter et sa compagne de l'époque Debra Hill ont écrit le film et les personnages. Ainsi même si les codes du slasher sont bien présent avec le meurtre de quelques adolescents, on observe plus de finesse d'écriture sur les personnages que dans les films qui suivront Halloween.

Notamment la dualité entre Laurie Strode (l’héroïne) et Michael Myers (le tueur masqué). La première étant une jeune femme fragile et innocente mais qui mettra toute son âme et toute son énergie dans sa survie et celle des enfants dont elle à la garde tandis que le second nous est présenté par Carpenter comme l'incarnation vivante du Mal (thème très récurent dans son œuvre par la suite), d'ailleurs il donnera à Nick Castle, l'interprète de Michael Myers, la seule indication de n'être qu'une forme, une ombre dont le seul but est de tuer sans but précis ( d'où l'expression de Carpenter pour le surnommer « The Shape »).

C'est d'ailleurs dans cette optique que se feront ses premières apparitions à l'écran : la première scène en plan-séquence et les scènes où il apparaît de jour face à Laurie Strode de manière rapides et discrètes. Ces deux types de scènes bien que différentes nous renvoient à cette vision que veut nous donner Carpenter de Myers comme étant le Mal.

Dans la fameuse première scène filmée de façon subjective à travers les yeux de Myers, on y voit son premier meurtre, celui de sa sœur. Pour moi, la vision subjective a plusieurs objectifs : d'abord il est choisi de ne pas montrer le visage du tueur pendant un long moment, nous mettant plus à mal-à-l'aise par rapport à ces actes puisque nous ne pouvons-nous y identifier à lui ni même ressentir d'empathie à son égard. De plus, on entend seulement sa respiration pendant toute la scène y compris pendant l'acte du meurtre, pour moi c'est la preuve que ce n'est pas l'archétype du tueur qui prend du plaisir à tuer. Ici Carpenter crée littéralement un personnage fonction, cette fonction est d'être le Mal à l'état pur mais également de représenter potentiellement tout le monde.

Et on peut certifier ce dernier point à travers un autre élément propre aux slashers : le masque et le costume du tueur. En effet, Myers ne montre jamais son vrai visage, il aborde un masque montrant un visage inexpressif tout en portant un bleu de travail, rendant le personnage commun.

Ce masque et ce costume ont pour moi une double notion presque paradoxale. D'abord il déshumanise Michael Myers ; en lui cachant son visage et son corps mais ce costume lui enlève également son identité. Cependant comme dit précédemment, ce masque le rend d'autant plus humain avec ces vêtements qui le fondent dans la masse et ce masque qui n'est pas choquant un soir d'Halloween.

On observe un message qui reviendra énormément dans la filmographie de John Carpenter celui du Mal, à l'état pur, qui se camoufle parmi les hommes pour pouvoir les attaquer. On retrouve cette idée notamment dans The Thing, Invasion Los Angeles, L'Antre de la Folie et Prince des Ténèbres.

Cette idée revient comme je l'ai dit lorsque Laurie aperçoit Myers à quelques reprises dans la journée avant Halloween. Ce dernier apparaît souvent furtivement, comme une silhouette que l'on voit mais qui ne devrait pas y être. Rendant ce personnage bien humain et vivant comme fantomatique et surnaturel. Ce n'est pas pour rien que les personnages l’appelleront d'ailleurs pour certains le croque-mitaine (ou Boogeyman en V.O ). Et lorsque Laurie essaye de le revoir, ce dernier a disparu. Point qui sera d'ailleurs utilisé dans de nombreux slasheurs mais souvent pas dans la même optique que Carpenter et seulement pour ajouter de la tension et du frisson.

 

C'est ce travail sur Michael Myers qui fait que ce dernier amène la peur lorsqu'on le voit, mais ce n'est pas le seul élément qui fait que l'angoisse est présente dans le long-métrage. En plus de cet antagoniste, Carpenter nous offre également une atmosphère aidant beaucoup à ce que l'horreur s'installe et ce d'abord par la musique.

Celle-ci est composée par Carpenter lui-même (comme dans beaucoup de ses films) et est à mon goût, une des meilleures bandes-originales de films d'horreur et également une des plus notables. Le thème de Michael Myers est un des thèmes de personnages les plus connus et les plus reconnaissables. Permettant au spectateur de savoir quand ce dernier va agir et donnant parfois une angoisse avant même l'apparition du tueur dans notre champ de vision.

La réalisation est également un point très important pour apporter cette peur ambiante. La façon dont est filmé la petite ville d'Haddonfield est déjà angoissante, on nous la présente comme petite mais également souvent vide, laissant le champ libre à la menace qu'est Michael pour se cacher.

 

Halloween est sorti il y a maintenant plus de 40 ans mais il reste un des films les plus importants du cinéma d'horreur et même du cinéma en règle générale. Il ne l'est pas seulement parce qu'il a démocratisé les codes d'un des sous-genres les plus prolifiques du cinéma d'horreur mais également parce que son réalisateur les as compris. Nombre des codes du slasheurs qui sont utilisés dans Halloween sont critiqués dans des slashers récents ou non (le tueur qui disparaît du champ du vision rapidement , le « death by sex » ou encore simplement le fait que le tueur marche mais rattrape tout de même ses victimes ), cependant ces derniers sont utilisés dans Halloween pour de bonnes raisons et sans abus. Et même si les fans de slashers vous diront qu'ils sont prêts à faire quelques exceptions dans leurs critères pour apprécier quelques meurtres perpétrés par un tueur masqué, c'est important de donner aux spectateurs de quoi réfléchir quand il regarde une œuvre de fiction... Même si on peut se l'avouer, on regarde surtout des slashers pour voir un tueur masqué tuer des adolescents.

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